mardi 7 octobre 2008

Diantre

Diantre. C'est le mot.

Voir chaque jour des gens mal dans leur peau, des dépressifs, des adolescents en crise, des futurs suicidaires et des candidats au suivi psychiatrique commence à être habituel. Dans ce monde, ça ne m'étonne que très moyennement... Et puis certaines personnes ont de très bonnes raisons d'aller mal. Qu'on soit clairs, je ne blâmerai jamais personne d'être mal dans sa peau pour quelque raison que ce soit, et même s'il n'y a aucune cause à ça.

Ce qui m'ennuie, c'est le fait lui-même. J'aimerais en connaître la cause. Pourquoi tellement de personnes qui n'ont vraiment rien à se reprocher sont-elles si ... mal ? Est-ce à cause de toute cette propaganda télévisuelle qui incite tout un chacun à se croire inférieur face aux images si radieuses de gens beaux, intelligents, richissimes et tout le tintouin ? Est-ce parce que le monde autour va mal et qu'il est de coutume d'imiter le monde ? Ou encore parce qu'à force de condamner l'orgueil et de lui préférer la modestie on finit par étouffer l'amour-propre ?

Diantre, encore, pour le nombre exceptionnellement peu élevé de bon psychologues/psychothérapeutes/psychanalystes/psychiatres et le prix exorbitant des consultations. Diantre à nouveau pour tous ceux qui refusent de traiter la dépression nerveuse comme étant un vrai désordre mental, diantre pour les listes incroyables de médicaments délivrés à des gens qui n'ont besoin que d'un peu d'attention. Ce n'est pas le bref sourire d'un pharmacien qui changera les choses, ni encore une discussion ô combien passionnante avec une gélule de Prozac, vous savez...

Le monde va mal, oui. Les gens aussi. Surtout les adolescents, fondamentalement c'est normal, c'est la "crise d'adolescence". On est mal dans sa peau, on se sent laid, con et sans intérêt. Par voie de conséquence, on méprise tout ce qui est beau, et tout ce qui est moche, tout ce qui est, parce que c'est. On se venge sur plus faible que soi, on maudit plus fort que soi, sans cesse, et les séries télévisées, le système éducatif et toutes ces sortes de choses ne font qu'accentuer ce côté malsain des relations humaines à l'âge adolescent.

Exemple nombriliste, on me taxe souvent de dépression sataniste ou, à certaines occasions, on m'assure que je suis mal dans ma peau. Or, je suis une des rares personnes de ma connaissance à me trouver jolie malgré mes kilos en trop (qui sont de vrais kilos en trop, pas du genre "je fais 65 kilos toute mouillée alors que tel mannequin en fait 63 T.T")... Pourquoi toujours essayer de se projeter sur les autres, sincèrement ? C'est vrai, c'est difficile de s'analyser soi-même, d'essayer l'introspection comme on essayerait le parachutisme. Mais croyez-moi, c'est plus efficace que d'aller insulter le voisin d'en face.

Je suis peut-être un peu hippie, mais si le monde pouvait être un peu plus porté sur l'amour et surtout le respect de son prochain, la curiosité envers la différence plutôt que sur la haine, le mépris et la peur de l'inconnu, beaucoup de choses se porteraient bien mieux.

Y a qu'à, faut qu'on. Oui, je sais, ce ne sont que des mots... Mais plus il y en aura pour le dire, plus ces mots auront de chance de devenir des réalités.


3 commentaires:

Andrea a dit…

J'crois malheureusement que c'est un syndrome généralisé de notre génération de jeun's >.<

Mais t'as bien raison, c'est quand même dingue, moi aussi j'suis bien dans ma peau, et je comprends pas les filles jolies comme tout qui sont toujours dépressives malgré leur belle vie.

On serait une génération vista, pleine de bugs? OO

Anonyme a dit…

La crise d'adolescence, la crise de la quarantaine et toutes ces choses... Sont la même chose. Ca fait vendre des médicaments et creuser davantage le trou de la sécu.
Nous ne sommes pas plus mal que d'autres générations (je parle surtout de la génération 39-45)mais nous devons nous rendre à l'évidence.

La vie ne vaut pas toujours la peine d'être vécue, surtout quand on nous fait naitre sans nous demander notre avis.

Mlle A.

Mèl a dit…

Le monde va mal, oui, comme tu dis. Mais le pire c'est lorsqu'on voit les jeunes, hospitalisés, et dieu sait si j'en ai vus, des dépressifs, des maniaco-dépressifs, des schizophrènes etc...complètement shootés par les médocs...C'est trop malheureux à voir. Sans compter les effets secondaires. Il y a de nombreuses raisons à cela : la peur de l'avenir, des séquelles de petite enfance (viol, inceste...) un divorce de parents, un accident grave, l'éducation aussi etc...et sont concernés certains plus fragiles que d'autres.
Pour répondre à Andrea, ma fille est hospitalisée depuis deux ans, elle a 23 ans, est très belle, elle a tout pour elle, mais pour des raisons personnelles elle est maniaco-dépressive et souvent cela finit par un suicide. Elle a déjà fait deux T.S. graves, avec coma et pronostic vital engagé. Sa raison : elle n'a pas envie de vivre.
Ces jeunes n'ont rien à se reprocher, non, ils sont simplement victimes. Ce ne sont pas non plus de simples crises d'adolescence, qui sont normales et ne durent qu'un temps.
Et la douleur n'a pas de hiérarchie. Diantre !